RTE dresse un bilan positif du système électrique français pour le 1er semestre 2024
Publié le 05.09.2024
C’est la première fois que RTE publie un bilan du fonctionnement du système électrique en milieu d’année. Et les conclusions du gestionnaire du réseau de transport sont globalement positives.
Premier enseignement, la production d’électricité semestrielle retrouve des couleurs, à son plus haut niveau depuis 2019. A 272 TWh, elle ressort en hausse de 9% au 1er semestre 2024, par rapport au 1er semestre 2023.
En premier lieu, la production hydraulique a été très élevée au 1er semestre, en croissance de 37% par rapport au 1er semestre 2023, et en hausse de 13% sur la moyenne 2000-2020 en raison de conditions météorologiques favorables.
La production nucléaire poursuit sa remontée après une année noire en 2022 notamment liée aux problèmes de corrosion sous contrainte et affiche une hausse semestrielle de 12% par rapport à l’an passé. Du chemin reste néanmoins à parcourir puisque la production nucléaire semestrielle reste en baisse de 14% par rapport à la période 2000-2020.
L’éolien et le solaire poursuivent quant à eux leur développement et enregistrent une hausse semestrielle respectivement de 3% et de 5%.
Conséquence directe, et c’est une bonne nouvelle en matière de lutte contre le changement climatique, la production thermique fossile n’a jamais été aussi faible depuis les années 1950. Elle affiche une baisse de 54% par rapport à la période 2000-2020. Par exemple, les centrales charbon n’ont fonctionné qu’une centaine d’heures environ au cours du 1er semestre 2024.
La consommation d’électricité, corrigée des effets météorologiques, a enregistré une très légère hausse (+0,4%) au 1er semestre 2024 par rapport au 1er semestre 2023. Par rapport à la période 2014-2019, la consommation semestrielle d’électricité affiche cependant des baisses comprises entre 5 et 10% sur chacun des six premiers mois de l’année (et notamment -9,8% en mai 2024 en raison des ponts et jours fériés). RTE estime désormais que les économies d’énergie observées dans tous les secteurs produiront des effets durables.
Plusieurs conclusions s’imposent à la lecture de ce bilan semestriel conjuguant une plus grande offre et une demande toujours contractée :
- Le niveau de sécurité du système électrique français est très élevé (qui plus est avec un niveau d’émissions de gaz à effet de serre particulièrement faible).
- Les exportations françaises ont été massives. Avec 43 TWh nets (contre 18 TWh nets au cours du 1er semestre 2023), la France a battu son record semestriel historique.
- Les prix de gros de l’électricité français ont été parmi les plus bas d’Europe. Par exemple, le prix spot français est ressorti à 46 €/MWh en moyenne au cours du 1er semestre 2024, contre 68 €/MWh en Allemagne.
- L’abondance de la production renouvelable et nucléaire, conjuguée à des besoins limités, a multiplié les épisodes de prix de gros négatifs : 233 pas horaires au cours du 1er semestre 2024 (contre 53 au 1er semestre 2023).
Dans un tel contexte, RTE n’a pas manqué de souligner – comme il le fait de plus en plus régulièrement – que le développement des flexibilités de consommation (effacement) et du stockage présente un intérêt renforcé, préfigurant ainsi l’évolution future du système électrique français.