Bilan de consommation d'électricité en France en 2024 : une hausse chez les grands comptes

En 2024, la consommation électrique française a connu une légère hausse par rapport à 2023, selon les dernières données publiées par RTE (+0,7%). Ce sont avant tout les grands consommateurs d’électricité, à savoir les industriels et bâtiments tertiaires raccordés au réseau de RTE qui ont contribué à cette augmentation. Comme l’explique RTE « Leur consommation agrégée a augmenté de +2,4 % par rapport à 2023, alors qu’elle ne cessait de diminuer depuis les crises sanitaire puis énergétique. »

En parallèle de la hausse de la consommation, 2024 a marqué un recul des prix sur les marchés de gros depuis la crise de 2022. Le prix spot moyen annuel français s'est établi à 58 €/MWh (contre 97 €/MWh en 2023 et 276 €/MWh en 2022). Selon RTE, ils ont retrouvé un niveau similaire à ceux observés avant les crises sanitaire et énergétique. Les prix à terme français ont également diminué mais restent plus élevés qu'en 2019.

Si la baisse des prix est une bonne nouvelle pour les grands consommateurs, le gestionnaire de transport note qu’elle s’accompagne d’une plus grande volatilité, avec une augmentation des épisodes de prix faibles ou négatifs.

Dans ce contexte, la sobriété énergétique est devenue un impératif économique pour les grands comptes et un levier de compétitivité. Malgré ce rebond, la consommation nationale et celle des grands consommateurs demeurent significativement inférieures aux niveaux d'avant-crise de 12,7% comparé à la moyenne 2014-2019. On peut penser que cette baisse de la consommation est en partie liée à une meilleure efficacité énergétique chez les grands consommateurs. 

D’après l’INSEE, « sur le moyen-long terme, dans la plupart des branches et pour l’économie en général, une tendance au découplage entre évolution de la production et évolution des émissions de GES est à l’œuvre : les émissions diminuent alors que l’activité économique (production et valeur ajoutée) mesurée en euros constants augmente. »^[1]

Toujours selon l’INSEE, plusieurs leviers sont mobilisés par les entreprises pour réduire leur empreinte climatique comme :

• L’externalisation des procédés de fabrication les plus intensifs en carbone
• Le recours à un mix énergétique optimisé : utilisation d'intrants et de vecteurs énergétiques moins carbonés
• Les innovations produit pour fabriquer des gammes de produits moins émissifs
• Le déploiement de technologies et procédés industriels de nouvelle génération
• L’adoption de comportements et pratiques visant davantage d’efficacité énergétique

Ce découplage observé entre croissance économique et émissions carbone témoigne d'une transformation profonde du tissu industriel français. Reste à savoir si la tendance se poursuivra en 2025. 

^[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/8278305?sommaire=8071406