RTE lance un appel à la mobilisation générale
Publié le 04.10.2022
Le 14 septembre, RTE a publié ses perspectives - très attendues - pour l’automne et l’hiver 2022-2023. Comme prévu, le risque de tension sur le système électrique français est accru en particulier durant les mois de novembre et décembre. De plus, et c’est inédit, la période de vigilance commence dès cet automne.
Approvisionnement en gaz, rythme de redémarrage des réacteurs nucléaires français à l’arrêt, situation énergétique dans les pays voisins (possibilités d’exportation vers la France), évolution de la demande, … les incertitudes sont nombreuses.
Dans ce contexte, RTE a bâti 16 scénarii en fonction :
- de la disponibilité des moyens de production (en particulier nucléaire) et des importations avec un scénario haut (avec par exemple 40 GW de nucléaire disponible au 1er décembre et 50 GW au 1er janvier), deux scénarii intermédiaires (avec 45 GW de nucléaire disponible en janvier) avec/sans sobriété et un scénario dégradé (avec des importations limitées du fait d’une pénurie de gaz)
- des conditions météorologiques avec des hivers doux (comme en 2019-2020), médian, froid (comme en 2012-2013) et très froid (comme en 2010-2011).
Dans les scénarii où le système électrique serait très tendu, le risque de délestage ne peut être totalement exclu. Dans ce cas, il ne pourrait être évité qu’en baissant la consommation nationale d’électricité de 1 à 5%, mais il faudrait réduire cette même consommation jusqu’à 15% pour le scénario le plus défavorable.
D’où un élargissement du dispositif Ecowatt et plus généralement un appel à la mobilisation générale (particuliers, entreprises et collectivités), RTE anticipe ainsi l’émission de signaux « rouges » d’Ecowatt (signifiant que des coupures seraient inévitables sans baisse de la consommation). En cas d’hiver doux, le gestionnaire du réseau de transport estime que la probabilité d’actionner ce levier est infime. A l’inverse, dans le pire des scénarios, RTE pourrait activer Ecowatt rouge entre 20 et 28 fois au cours des six prochains mois.
Parallèlement, EDF a présenté son calendrier prévisionnel de redémarrage des réacteurs nucléaires actuellement à l’arrêt. Le groupe français table sur le redémarrage de 5 réacteurs en octobre, 7 en novembre, 3 en décembre, 3 en janvier et 2 en février. Un calendrier jugé par certain optimiste mais qui sera déterminant pour l’équilibre offre-demande des six prochains mois.
Pour en savoir plus sur les délestages :
https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/45369?origin=list
