Sécurité d’approvisionnement en électricité : un début d’hiver sous vigilance particulière
Publié le 06.12.2021
Signe des tensions sur le système électrique français, RTE change d’approche et publiera désormais tous les mois son diagnostic sur la sécurité d’approvisionnement en électricité. Dans sa toute première édition mensuelle, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité estime que sur la période fin novembre/fin décembre 2021, les marges sont réduites. Le risque de tension demeure toutefois relativement faible.
Plus largement, pour l’hiver 2021-2022, RTE confirme que la sécurité d’alimentation reste sous vigilance particulière, notamment au cours des mois de janvier et février 2022 si deux événements se combinent : une vague de froid qui tirera immanquablement la consommation à la hausse et des conditions défavorables sur le parc de production (disponibilité des centrales nucléaires, conditions météorologiques, etc.).
RTE souligne en effet que la disponibilité des centrales nucléaires reste basse. Le décalage de certains travaux de maintenance sur le parc nucléaire en raison de la crise sanitaire se fait toujours sentir. Par ailleurs, de nombreuses visites décennales sont programmées. Entre 2021 et 2025, 32 réacteurs nucléaires sont ainsi concernés par ces réexamens de sûreté pour prolonger la durée d’exploitation de dix ans d’une tranche nucléaire. Au cours de l’année 2021, sept ont été engagés (dont cinq sont toujours en cours), tandis que sept autres débuteront en 2022.
A l’inverse, les centrales thermiques à flamme sont globalement disponibles (exception faite de la centrale au charbon du Havre fermée en avril 2021). Et ce parc devrait être complété par une nouvelle unité avec la mise en service de la centrale à gaz de Landivisiau prévue en février 2022.
Les stocks hydrauliques sont légèrement inférieurs à leur niveau habituel à cette période de l’année. Mais parallèlement, le développement de l’éolien et du solaire se poursuit. Des productions éoliennes et solaires qui, bien que non pilotables, participeront à l’équilibre du système électrique.
Enfin, RTE pourra compter, en 2022, sur une capacité d’effacement plus importante que celle contractualisée l’année dernière (voir détails ci-dessous).
In fine, le gestionnaire du réseau de transport estime que le recours à des moyens dits « post marché » (comme le dispositif d’interruptibilité par exemple) ne sont pas à exclure.