Bilan électrique 2023 : la baisse de la consommation d’électricité se confirme
Publié le 14.03.2024
Comme chaque année, RTE a publié son bilan électrique pour l’année 2023. Après une année 2022 marquée par une crise énergétique inédite, quels sont les grands enseignements à retenir de cette nouvelle édition ?
L’élément le plus notable se trouve dans l’évolution de la consommation d’électricité qui est ressortie, corrigée des effets météorologiques et calendaires, en baisse de 3,2% à 445 TWh en 2023. Le recul est même de 6,9% par rapport à la situation avant crise sanitaire sur la moyenne des années 2014-2019. La consommation de 2023 est désormais comparable à celle observée il y a plus de 20 ans en France.
Cette baisse de la consommation touche tous les secteurs (résidentiel, tertiaire et industriel) sous le double effet d’une conjoncture macroéconomique difficile et des efforts continus en matière d’efficacité et de sobriété énergétique.
De son côté, la production d’électricité nationale retrouve des couleurs après une année 2022 historiquement basse. Portée par la hausse de l’éolien (+31% à 51 TWh au total), de l’hydraulique (+18% à 59 TWh), du solaire (+16% à 22 TWh) et du nucléaire (+15% à 320 TWh), la production d’électricité a enregistré une croissance totale de 11% en 2023 à 494 TWh.
En 2023, 92% de la production hexagonale était ainsi décarbonée, c’est 5 points de mieux qu’en 2022 où les centrales thermiques avaient été largement sollicitées, notamment pour compenser la baisse historique de la production nucléaire. Le bilan CO2 de la production d’électricité français était ainsi de 32 gCO2/kWh en 2023 (contre 53 gCO2/kWh en 2022).
Dans ce contexte, la France a retrouvé une position d’exportatrice nette d’électricité à hauteur de 50 TWh, principalement vers l’Italie (+20 TWh nets), la Suisse (+16 TWh) et la Grande-Bretagne (+13 TWh). Ce niveau d’exportations nettes est proche de ceux observés entre 2018 et 2021 après l’année noire constatée en 2022 où la France avait été importatrice nette de 14 TWh. Durant l’année 2023, le pays a été importateur net pendant 29% du temps (contre 67% en 2022).
Les exportations ont ainsi généré un gain de l’ordre de 4 milliards d’euros en 2023, contre une perte de 8 milliards d’euros en 2022 quand les prix de gros avaient atteint des sommets.