La CRE table sur une hausse de 10% du TURPE en 2025
Publié le 04.11.2024
Le 17 octobre 2024, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a lancé une consultation publique sur le TURPE 7, c’est-à-dire le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité pour la 7ème période tarifaire 2025-2028. Et le régulateur a déjà une idée bien arrêtée de l’évolution du coût de l’utilisation des réseaux électriques : une augmentation de l’ordre de 10% en 2025, suivie de trois années de hausse de l’inflation.
Le TURPE 7 vise, classiquement, à couvrir les coûts des gestionnaires de réseaux pour la période 2025-2028, mais également, et c’est tout l’enjeu de ce nouveau tarif, à préparer les réseaux de transport et de distribution d’électricité à l’évolution du système électrique à moyen et long terme. Croissance des énergies renouvelables, électrification des usages (notamment dans l’industrie et dans la mobilité) … les besoins des réseaux sont très élevés, notamment en termes de raccordement.
Les gestionnaires de réseaux anticipent ainsi une très forte hausse de leurs investissements. Pour le transport d’électricité, RTE table sur des dépenses prévisionnelles d’investissement passant de 2,1 milliards d’euros en 2023 à 6,4 milliards d’euros en 2028. Tandis que du côté du réseau de distribution, Enedis mise sur des investissements prévisionnels passant de 4,9 milliards d’euros en 2023 à 7 milliards d’euros en 2028.
En l’état, la CRE considère que le TURPE HTB pour le transport d’électricité pourrait augmenter de 10% en 2025 et que le TURPE HTA-BT pour la distribution pourrait lui aussi croître de 10% en 2025.
Le régulateur propose par ailleurs d’anticiper cette hausse de tarif. Alors que les évolutions tarifaires des TURPE ont traditionnellement lieu au cœur de l’été, la CRE propose cette fois d’appliquer la hausse au 1er février 2025, au moment de l’ajustement des tarifs réglementés de vente d’électricité. Tout ceci, au nom de la stabilité de ces mêmes tarifs réglementés pour les clients concernés (voir à ce sujet votre newsletter du mois dernier).
Cette anticipation pourrait néanmoins compliquer la situation pour les pouvoirs publics sur un dossier connexe : l’évolution des taxes. L’actuel gouvernement a prévu de fortement augmenter l’accise sur l’électricité mais de manière à obtenir une baisse de 9% du tarif réglementé de vente au 1er février (intégrant la nette détente des prix de gros de l’électricité). L’augmentation anticipée du TURPE à cette même date réduirait ainsi mécaniquement le potentiel d’augmentation de cette taxe, et donc les recettes pour le budget de l’Etat.