Vattenfall Fournisseur électricité verte en france

Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) : vers un arbitrage sous haute tension

La troisième Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE), en consultation publique jusqu'au 5 avril, suscite de vifs débats tant sur son contenu que sur sa méthode d'adoption. Fruit d'une longue concertation débutée fin 2021, cette feuille de route énergétique représente une avancée en matière de précision par rapport aux versions précédentes, tout en soulevant d'importantes interrogations.

Sur le fond, la PPE3 entérine l'abandon des fermetures anticipées de réacteurs nucléaires et fixe des objectifs ambitieux pour les renouvelables, notamment l'éolien offshore avec 18 GW prévus à l'horizon 2035. Elle projette également une baisse des coûts de soutien aux énergies renouvelables, estimant que les nouveaux engagements pèseront bien moins que les anciens contrats qui s'éteindront autour de 2030.

Mais comme le souligne Nicolas Goldberg, responsable du pôle énergie chez Terra Nova, "un point manque et fait consensus : l'électrification des usages". Cette lacune apparaît d'autant plus préoccupante que des surplus d'électricité se profilent avec la mise en service de l'EPR de Flamanville et de nouveaux parcs de production. L'expert prévient : "Ralentir sur la production renouvelable au motif que la consommation électrique ne décolle pas est un raisonnement à courte vue".

La méthode d'adoption par décret plutôt que par loi parlementaire constitue un autre point de friction majeur. Plus de 160 sénateurs ont adressé un courrier au Premier ministre pour dénoncer ce contournement du Parlement. Les associations environnementales déplorent elles aussi le recours au décret qui donne moins de « légitimité démocratique à la PPE » selon le Réseau Action Climat.