Quelles sont les ressources énergétiques en France ?
Publié le 27.03.2018
De nos jours en France, la répartition des ressources énergétiques génère de plus en plus de débats. La consommation d’énergie du pays est satisfaite à 65 % par les énergies fossiles. La France ne génère sur son territoire, que la moitié de l’énergie dont elle a besoin. Ainsi, la facture énergétique atteint un niveau plus élevé que le déficit de la balance commerciale du pays. Quelle est alors, la répartition des ressources énergétiques en France ?
Les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont un secteur en plein développement. Elles permettent notamment de produire de l’électricité verte. Le Grenelle Environnement a pour objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale française de 23 % d’ici 2020. En 2013, les énergies renouvelables ont permis de produire 8,8 % de l’énergie primaire, ainsi que 18,6 % de l’électricité en France. Actuellement, la France est le quatrième parc éolien le plus important d’Europe. D’après les objectifs fixés par le Grenelle Environnement, l’énergie éolienne devrait permettre de produire 10 % de la distribution électrique en France, en 2020.
En ce qui concerne l’énergie solaire, elle permet de produire de l’électricité et de l’eau chaude, aux foyers qui disposent de panneaux photovoltaïques ainsi que d’un chauffe-eau solaire. À la fin de l’année 2016, la France disposait de 378 899 installations photovoltaïques, générant une puissance de 7017 MW, dont 367 MV dans les départements d’outre-mer. Le but pour la fin de l’année 2018 est d’atteindre une puissance de 10 200 MV.
L’hydroélectricité quant à elle, représente la plus importante source d’électricité verte en France, avec 25 479 MW de puissance installée et fait de l’hexagone, le premier pays de l’UE en termes de capacité hydroélectrique installée. C’est la seconde source d’électricité du pays avec 11 % de la production totale.
On retrouve ensuite la biomasse, qui permet de produire de l’électricité verte et de la chaleur. À la fin de l’année 2016, 38 centrales de cogénération biomasse ont été recensées dans le pays. La puissance installée reste toutefois modeste, avoisinant les 408 MV en ce qui concerne l’électricité en France.
Le biogaz, quant à lui, dispose de 478 sites qui produisent une puissance électrique installée de 385 MV. C’est une puissance qui peut être en partie brûlée afin de produire de l’électricité verte, ou injectée dans le réseau de GDF, distributeur de gaz.
Enfin, il reste la géothermie qui dispose de deux sites (Soultz-sous-Forêts en Alsace et Bouillante en Guadeloupe) qui ont généré une puissance installée de 17 MV à la fin de l’année 2015. La construction de nouvelles centrales est prévue avant l’année 2023.
L’enjeu des énergies renouvelables et de la production d’électricité verte est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’alléger la facture énergétique de la France en réduisant l’importation des combustibles fossiles. La part de l’électricité verte sur le territoire français a augmenté de 5 % en 2016.
Les ressources énergétiques en déclin
Auparavant principale source d’énergie en France grâce à la richesse du sous-sol du pays, le charbon constitue aujourd’hui une part mineure des ressources énergétiques françaises. Le pacte charbonnier, signé par les pouvoirs publics en 1994 vise à arrêter progressivement l’extraction du charbon. La dernière mine en exploitation, la Houve, a fermé en avril 2004. De nos jours, la production de charbon est limitée aux produits de récupération.
La production de pétrole en France quant à elle, est en déclinaison progressive depuis une vingtaine d’années. En 2014, l’extraction de pétrole du sous-sol français a diminué de 3,4 % par rapport à 2013. La production est passée de 3,6 Mt en 1965 à 3,4 Mt en 1990 puis à 1,6 Mt en 2000.
Pour ce qui est de l’uranium, la dernière mine, située à Jouac, a été fermée en 2001. C’est un arrêt dû aux ressources abondantes en uranium et à leur disponibilité à bas prix ainsi que du recyclage de l’uranium que l’on trouve dans les armes atomiques démantelées.
La production de gaz naturel a aussi fortement diminué en France (33 millions de mètres cubes de gaz extraits chaque jour dans les années 1970 contre 4 millions en 2009). La production nationale de gaz de schiste a pris fin en 2013. Il subsiste seulement des quantités très infimes de gaz de mine du bassin Nord-Pas-de-Calais qui sont en diminution constante.
En ce qui concerne le gaz de houille, il est prévu de produire à terme, 5 % de la consommation de gaz annuelle en France. L’extraction de gaz de houille lorrain présente un très faible bilan carbone, elle émet en effet 10 fois moins de gaz carbonique que le gaz naturel importé sur le territoire français.
Le pétrole et les produits pétroliers importés
La production de pétrole française de 2014 n’a permis de couvrir que 1 % des besoins du pays. Afin de répondre à la demande nationale, 53,6 millions de tonnes de pétrole brut ont dû être importées, à cela s’ajoutant l’importation de produits pétroliers (pétrole raffiné) comme le fioul domestique ou le gazole. Arabie saoudite est le fournisseur de pétrole brut principal de la France depuis 2013, succédant à la Russie. En 2014, ce pays a représenté 20,7 % des importations pétrolières en France. On retrouve ensuite, le Kazakhstan avec 13,3 % des importations de pétrole brut, puis le Nigéria avec 11,4 % et enfin, la Russie avec 9,8 %. Toujours en 2014, les états membres de l’OPEP ont représenté près de 53,6 % des importations de pétrole brut en France, contre environ 95 % en 1973. L’approvisionnement de la France au niveau pétrolier s’est réparti géographiquement avec plus d’un tiers des importations provenant du Moyen-Orient ainsi que de la mer du Nord en 2014.
Il faut préciser que la France importe de moins en moins de pétrole brut au fil du temps. Entre 2005 et 2014, les importations françaises ont baissé de 36 %, et ce, malgré la baisse des prix du pétrole. Toutefois, son importation de produits raffinés a légèrement augmenté ce qui a mené les raffineries françaises à éprouver quelques difficultés en raison de leur situation de surcapacité.
La facture pétrolière de la France a frôlé les 45 milliards d’euros en 2014 (pétrole brut et produits raffinés inclus) et a ainsi connu une baisse de 12,8 % par rapport à 2013.
Le marché du gaz en France
Pour ce qui est des besoins en gaz naturel de la France, celle-ci dépend presque entièrement des importations des pays étrangers. Ainsi, les producteurs de gaz naturel sont principalement des entreprises multinationales qui s’occupent de la prospection de nouveaux gisements, de l’extraction du gaz, mais aussi de son transport jusqu’à la France. La majeure partie du gaz naturel en France vient de gisements en Norvège (environ 38 %). Viennent ensuite la Russie et les Pays-Bas avec 14 %, l’Algérie avec 8,4 % et enfin, le Nigéria qui représente une moindre mesure dans le marché du gaz français.
Les fournisseurs de gaz naturel sont les prestataires qui revendent le gaz naturel au consommateur final. Les distributeurs de gaz achètent tout d’abord une certaine quantité de gaz (nécessaire à couvrir tous les besoins de leurs clients) aux producteurs puis la fournissent et la facturent aux consommateurs. L’un des fournisseurs de gaz naturel est GDF Suez. C’est le seul distributeur de gaz autorisé à soumettre des abonnements ayant des tarifs réglementés de vente qui sont fixés par l’État.
Un zoom sur le marché de l’électricité
L’électricité constitue 24,4 % de l’énergie qui est consommée sur le territoire français. Il faut bien noter que le mix électrique n’est pas à confondre avec le mix énergétique. En 2012, la production électrique nette française a atteint les 541,4 TWH, le parc nucléaire en ayant généré environ trois quarts. L’objectif est de diminuer cette proportion de 50 % d’ici l’année 2025. À ce titre ont pris lieu des prévisions de fermeture de la centrale de Fessenheim qui est composée de 2 réacteurs de 900 MV). La perte de production électrique provenant de cette centrale devrait être compensée par la mise en service de l’EPR de Flamanville (1 650 MV).
Il faut noter que la production d’électricité verte est en forte hausse. Dans le domaine du photovoltaïque, elle a augmenté de 66,7 % entre 2011 et 2012. En ce qui concerne l’éolien, elle a augmenté de 23,1 %. Cependant, les énergies renouvelables génèrent moins de 5 % de l’électricité en France.
En ce qui concerne le service de l’électricité, on retrouve principalement EDF qui est le pilier le plus important de la distribution électrique en France. En 2012, le géant EDF a produit 642,6 TWh d’électricité à l’échelle mondiale avec 84,7 % sans CO2. Son parc de 139,5 GW a permis de desservir 39,3 millions de clients, il a atteint 72,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 13,4 milliards pour ce qui est des investissements. En 2012, c’était aussi le 8e propriétaire mondial d’infrastructures. Il propose à ses clients, des tarifs réglementés en électricité, fixés par l’État. En fin de compte, c’est l’acteur principal du marché de l’électricité en France.