La sécurité d’approvisionnement du système électrique français mise à l’épreuve
Publié le 08.02.2019
Le 10 janvier 2019, à 21h, le système électrique français a connu une période de tension soutenue. Suite à des problèmes sur les interconnexions européennes (notamment entre l’Allemagne et l’Autriche), la fréquence du réseau de transport d’électricité français est tombée à 49,81 Hz. Un niveau éloigné du sacro-saint seuil de 50 Hz. Face à cette situation, RTE a pour la première fois fait appel aux consommateurs industriels « interruptibles ». Zoom sur ce dispositif peu connu.
Chaque année, RTE lance un appel d’offres interruptibilité. L’objectif du gestionnaire du réseau de transport ? Trouver des sites de consommation capables de s’effacer très rapidement. Qui peut participer ? Tous les sites de soutirage d’une puissance minimale de 25 MW capables d’être particulièrement réactifs.
En pratique, deux types de sites sont éligibles :
- des sites disponibles 7 500 heures par an (c’est-à-dire environ 85 % du temps), dont la puissance est comprise entre 40 et 300 MW et surtout qui sont capables de s’arrêter dans un délai maximal de cinq secondes
- des sites disponibles 4 500 heures par an (environ la moitié du temps), d’une puissance comprise entre 25 et 100 MW et activables en moins de 30 secondes
Au total, 22 sites interruptibles pour une puissance totale de 1 530 MW (dont 77 % activables en moins de 5 secondes) ont été retenus par RTE. Ces sites bénéficient d’une prime fixe pour ce service – potentiellement – rendu au réseau. Une prime non négligeable puisqu’elle peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros du MW interruptible.
Mis en place depuis 2014, ce mécanisme d’effacement interruptible a donc été utilisé pour la première fois en janvier 2019. RTE a précisé que les sites avaient été coupés entre 20 et 45 minutes.
L’activation inédite de ce mécanisme est venue souligner - à l’extrême - l’intérêt d’identifier, puis d’optimiser les gisements de flexibilité pour le réseau, à commencer par les capacités d’effacement.
La CRE s’est quant à elle félicitée – par le biais d’un communiqué de presse - de la bonne réponse des industriels interruptibles à la sollicitation de RTE.