Avantages et inconvénients des énergies renouvelables : halte aux idées reçues !
Publié le 15.03.2018 et mis à jour le 05.06.2023
Les énergies renouvelables constituent 24% du mix électrique de la France en 2023. En plein essor, ces énergies vertes devraient représenter 40% de notre production d’électricité à horizon 2030, conformément aux objectifs de l’Hexagone. Fer de lance de la transition énergétique, elles permettent de produire une électricité décarbonée et de contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Pourtant, de nombreuses idées reçues viennent entacher la réputation des énergies renouvelables. Intermittence, fiabilité des systèmes de production d’électricité verte, coût, impact sur la biodiversité, Vattenfall démêle pour vous le vrai du faux.
Les énergies renouvelables sont intermittentes
✅ Vrai pour certaines sources d’énergie
Les énergies renouvelables sont dites intermittentes. C’est souvent la première limite dont on entend parler lorsque l’on s’intéresse à la transition énergétique.
Certaines énergies renouvelables sont effectivement intermittentes. Elles produisent de l’électricité en fonction des conditions météorologiques. C’est le cas :
- des panneaux solaires, par temps gris ou la nuit, un panneau photovoltaïque ne peut pas produire d’électricité ;
- de l’éolien, sans vent, une éolienne ne peut pas tourner.
Tout d’abord, il faut rappeler que malgré leur intermittence, ces énergies produisent de l’électricité la majorité du temps. L’éolienne, par exemple, tourne en moyenne entre 75% et 95% du temps selon l’Ademe1.
Pour palier cette intermittence, des solutions de stockage sont possibles par les batteries.
D’autres sources de production d’énergies renouvelables ne sont pas fluctuantes. Elles peuvent produire de l’énergie en continu. C’est le cas par exemple :
- des centrales hydrauliques puisque l’on peut stocker de l’eau dans les barrages et ainsi réguler la production d’électricité ;
- de la biomasse forestière, la combustion du bois énergie peut servir à produire de l’électricité ;
- de la géothermie puisque la chaleur souterraine reste stable et permet de produire de l’électricité verte (comme au sein de la centrale géothermique de Bouillante en Guadeloupe) ou de la chaleur renouvelable.
Il est impossible d’atteindre un mix 100% renouvelable
🧐 Vrai et faux
D’après RTE, le mix électrique français2, à l’heure actuelle se décompose de cette manière :
- 69% d’énergie nucléaire ;
- 24% d’énergies renouvelables ;
- 7% d’énergies fossiles.
Sur le court terme, il est évidemment impossible de passer à un mix 100% renouvelable. En effet, cela demande des investissements et le développement d’infrastructures.
Toutefois, sur le long terme, des études prouvent que la France pourrait disposer d’un bouquet électrique 100% renouvelable à horizon 2050. Un mix entièrement renouvelable est techniquement possible même si pour Vattenfall toutes les énergies décarbonées doivent être mobilisées pour relever le défi de la transition énergétique par l'électrification de la production et des usages de l'énergie.3
Bon à savoir : La transition énergétique ne repose pas uniquement sur le développement des énergies renouvelables. Elle passe aussi par la sobriété énergétique, une réduction de nos consommations par le biais d’éco-gestes et de chantiers de rénovation thermique. En somme, il s’agit de moins consommer et de mieux consommer.
Les énergies renouvelables utilisent énormément de terres rares et polluent
❌ Faux
Autre critique parfois soulevée, celle de l’utilisation des terres rares. Pour rappel, les terres rares constituent un ensemble de 17 éléments chimiques (le scandium, l’yttrium ainsi que quinze lanthanides). Contrairement aux idées reçues, elles sont présentes en grande quantité sur terre. Comme l’explique le CNRS « Cette dénomination s’explique car les terres rares sont présentes partout sur Terre mais sont disséminées en très faible quantité, à l’inverse de certains métaux pour lesquels on retrouve des gisements massifs, avec une forte concentration de métal ». L’extraction de ces minerais est polluante. Elle implique une forte utilisation d’eau, de produits chimiques et émet du CO2.
Et bien souvent, on entend dire que les terres rares entrent dans la composition des infrastructures de production d’électricité verte (éoliennes, panneaux solaires, etc.). Une idée reçue contre laquelle se bat l’Ademe. D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, « les énergies renouvelables n’utilisent, pour la plupart, pas de terres rares ».
Dans le cas des énergies vertes, les terres rares ont pu être utilisées pour la production d’aimants permanents pour les éoliennes. Aujourd’hui, seule une petite proportion du parc français éolien dispose de cette technologie (3%).4
Et quid des panneaux photovoltaïques ? De plus en plus plébiscités pour l’autoconsommation, ils font parfois l’objet de défiance car ils utiliseraient également des terres rares. Il s’agit encore une fois d’une idée infondée. Comme le souligne l’Ademe « Les technologies solaires photovoltaïques actuellement commercialisées n’utilisent pas de terres rares. Parmi les batteries couramment utilisées, seules les batteries nickel-hydrure métallique (NiMH) comprennent un alliage de terres rares à la cathode, mais leur utilisation restera très marginale dans la transition énergétique »
Les énergies renouvelables coûtent cher
❌ Faux
Autre inconvénient prêté aux énergies renouvelables, celui de leur prix. On a tendance à penser que la production d’électricité verte coûte plus cher que la production d’origine nucléaire ou fossile.
Pourtant à l’heure actuelle, les énergies renouvelables sont très compétitives grâce à la maturité de la technologie et à l'émulation de la concurrence.
Selon le LCOE (Levelized Cost of Energy) de l’Ademe en 20205, le prix de la production d’électricité par les centrales à gaz combiné est de 60 €/MWh contre 53 €/MWh pour l’éolien terrestre et 49 €/MWh pour le photovoltaïque au sol dans le Sud de la France.
Ces prix ne tiennent pas compte de la forte inflation du gaz naturel suite à l’épidémie de Covid-19 puis de la guerre en Ukraine.
Depuis le début de la crise de l’énergie, les énergies renouvelables contribuent au budget de l’Etat. En 2022 et 2023, elles ont rapporté 8,6 milliards de recettes publiques du fait du mécanisme de compensation. Comme l’explique la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) « La filière éolienne terrestre contribue majoritairement à cette recette, à hauteur de 7,6 Md€. »6
En effet, pour soutenir le développement des énergies renouvelables, lorsque le prix de l’énergie fossile ou nucléaire sur les marchés est inférieur au prix des énergies vertes, l’Etat prend en charge la différence. Lorsque la situation inverse se produit, ce sont les producteurs qui doivent s’acquitter de la différence. C'est ce qu'on appelle les contrats pour différence bidirectionnels (CfD). D’après la CRE en raison de la crise actuelle, « les prix de gros de l’électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l’Etat dans les contrats de soutien aux énergies renouvelables électriques ».
Et, il y a fort à parier que les prix continuent à diminuer. L’énergie solaire photovoltaïque est en cela un bon exemple. Comme l’explique l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) « 74 % de tous les nouveaux projets solaires photovoltaïques mis en service sur les deux prochaines années, et qui ont fait l'objet d'appels d'offres ou de ventes aux enchères, auront un prix d'adjudication inférieur à celui des nouvelles centrales au charbon ».7
Les éoliennes altèrent les paysages et la biodiversité
❌ Majoritairement faux
Autre critique formulée à l’éolienne, celle de son impact sur les paysages et la biodiversité. Les éoliennes sont souvent jugées inesthétiques et sans prise en compte des respects des paysages.
En France, le développement de parcs éoliens terrestres est très encadré. Il fait l’objet d’études d’impact pour éviter toute nuisance visuelle pour les riverains. Comme l’explique l’Ademe « Avant d’installer un parc éolien, les développeurs tiennent compte des particularités du territoire et de l’avis des populations et des collectivités pour que les éoliennes s’intègrent dans le paysage, comme d’autres infrastructures nécessaires (lignes électriques, châteaux d’eau…). »
Pour éviter la pollution sonore, une distance d’implantation de 500 mètres minimum par rapport aux habitations est prise en compte pour éviter les effets d’enfermement et éviter les nuisances sonores. Implantée dans le respect des règles d’urbanisme, une éolienne fait moins de bruit qu’une conversation à voix basse 8 .
Quant aux parcs éoliens en mer, la distance à la côte des parcs réduit considérablement tout impact visuel.
Enfin, pour limiter l’impact sur la biodiversité, un travail conjoint est mené entre le porteur du projet et des acteurs spécialisés. Par exemple, avant l’implantation d’un parc éolien en mer, on utilise la méthode Éviter-Réduire-Compenser (ERC).
Les opérateurs effectuent des analyses d'impact pour éviter au maximum les effets potentiels des futurs parcs sur l'environnement marin. Si cela n'est pas évitable, on cherche alors des solutions pour limiter l’impact sur les écosystèmes marins. Ainsi, lors de l'installation des pieux sur lesquels sont posées les fondations des turbines, on met en place des rideaux de bulles pour diminuer les nuisances sonores pour les mammifères marins et autres poissons.
D'autres part, l'éolien en mer est contributeur de connaissances et peut aider à faire avancer la recherche. Conscient de l’importance de préserver la biodiversité, Vattenfall a investi 3 millions d’euros dans une étude sur l’impact des parcs éoliens offshores sur les oiseaux marins. Menée pendant deux ans, cette observation, au large du parc d'Aberdeen en Ecosse, a permis de mettre en lumière le comportement des oiseaux marins en vol autour des éoliennes. Ces derniers mettent en place des stratégies d’évitement pour ne pas heurter les éoliennes. En 2 ans, aucune collision n’a été notée ce qui montre la capacité qu’à l’éolien à s’insérer dans un écosystème sans le déstabiliser.
L’Ademe réalise également des travaux de suivi avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, la Ligue de Protection des Oiseaux et le Muséum National d’Histoire Naturelle afin de réduire toujours plus les potentiels effets sur la faune et la flore locale.